Cet
article fait partie d'une collection d'enquêtes/interviews/chroniques de
Pascal Montjovent parues dans divers médias et réunies ici suite
à une demande "populaire".
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Babillez, babillez... Autour de vous, les initiés parlent souvent du "chat" et vous devinez confusément qu'il ne s'agit pas d'un quelconque mistigri. Une rapide enquête vous révélera qu'il s'agit des conversations en direct sur la grande toile, et que ça se prononce "tchatt". Les babilleurs habitués vous parlent des rencontres qu'ils y ont fait, du rythme effréné des discussions, de la pauvreté des thèmes abordés, de l'indigence du vocabulaire, et des éclats de rire qu'ils ont piqué, tout seul devant leur PC, sur le coup des deux heures du mat. Certains "chatteurs" arborent un air de Sphinx devant leurs détracteurs, qui leur reprochent de perdre leur temps à pipeletter de la sorte. Ceux-là vont souvent sur les chats "roses", et ne peuvent évidemment pas débattre de leurs coupables penchants. Il n'en reste pas moins qu'une conversation, même sur internet, vaut sans doute mieux qu'une petite annonce. Or donc, vous allez pouvoir tâter la marchandise vous aussi, en allant sur le site de chat gratuit qui figure au bas de cet article. Vous y endosserez votre identité ou choisirez un pseudo, puis évaluerez la salle qui convient le mieux à vos humeurs du moment. Vous pourrez même choisir votre entrée en matière: "rabouler votre fraise", "en fanfare" ou "entrer sur la pointe des pieds". Ensuite, vous pénétrez dans un tourbillon de conversations simultanées qui exerceront votre aptitude à faire trois choses en même temps: répondre à Kazimodo, chercher une adresse web pour Mistinguett et envoyer la recette du kouglof au myrtilles à Flash Gordon. Ce site ne fonctionne peut-être pas depuis votre bureau, because le "firewall" installé par le timide Duchmol, votre informaticien de service. Mais une fois chez vous, branchez-vous sur le "chat". Il y a de fortes chances pour "Rocco", affamé de sexe et cadre dans une multinationale, se révèle en fin de compte... s'appeler Duchmol. Pascal Montjovent Déclics |