TPG online: “une belle cacade!”

Il est des jours funestes pour le genre humain. Celui où les TPG ont décidé de bricoler leur site web compte parmi les heures les plus sombres de la vie des internautes genevois. Ses concepteurs auraient mieux fait d’attraper une mauvaise grippe, aurait lancé ma grand-mère.
Le résultat illustre à merveille ma théorie dite “du petit neveu”, qui énonce qu’en ces temps d’enthousiasme virtuel, les patrons des grandes entreprise confient plus volontiers la fabrication de leur site web à leur petit neveu informaticien qu’à une boîte de webdesigners.
La chose est si lamentable qu’elle vous laisse pantois: la navigation se fait au petit bonheur, les menus sont riquiqui, le graphisme est atterrant, les logos et les photos affreusement mal scannés, les fonctionnalités impraticables, les résultats des recherches trop souvent aberrants, bref, c’est piteux.
La moindre carte du réseau des TPG vous imposera par exemple entre 5 et 10 minutes de téléchargement, pour une image de plus d’un Mb (alors qu’il eut été facile de la rendre dix fois plus légère, et donc dix fois plus rapide à acquérir).
La navigation illogique et le graphisme crapoteux pourraient être pardonnés à un site riche en informations. Dans ce domaine également, il va vous falloir déchanter.
Sur la longuissime page qui présente les nouveaux distributeurs de billets (8000 francs suisses pièce), l’on vous détaille la bestiole sous toutes ses coutures. Un chapitre particulièrement éclairant commence par “utilisation du distributeur automatique par la clientèle: seulement trois phases sont nécessaires”. Alléchés par un tel intitulé, vous continuez la lecture pour découvrir ces trois fameuses phases. Les voici, en exclusivité pour vous, fidèles lecteurs de cette modeste rubrique. Roulements de tambour, sonnez trompettes:
1. choix du titre de transport
2. Paiement
3. Distribution du titre de transport
Suit une logorrhée de plusieurs pages qui décrit par le menu chacune de ces 3 phases. De l’art de ne rien dire, et de prendre les lecteurs pour des demeurés. Le cahier des charges du site web des TPG devait comporter la mention: “âge mental du public cible: 4 ans”. Il est vrai qu’il ressemble au brouillon d’un site d’une classe de maternelle.

Pascal Montjovent

www.tpg.ch