Cet
article fait partie d'une collection d'enquêtes/interviews/chroniques de
Pascal Montjovent parues dans divers médias et réunies ici suite
à une demande "populaire".
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| Les marchands suisses plongent enfin dans le virtuel Tribune de Genève "Je suis le premier étonné", confie Frederik Sjollema, copropriétaire de la librairie genevoise Les Recyclables, "mais notre librairie online est très rentable. Avec un investissement faible, notre site web nous permet de conclure plusieurs ventes par jour - y compris à l'étranger. Nous expédions même des livres au Brésil." Cette librairie existait concrètement bien avant de se faire une petite place sur la Grande Toile, mais l'expérience internet, qui a commencé il y a plus d'un an, récompense aujourd¹hui un pari de pionnier. A la suite de Migros, Fust ou Le Shop, les commerçants qui se lancent dans l¹aventure virtuelle sont de plus en plus nombreux, même si les Helvètes font preuve d'une exaspérante lenteur à comprendre les enjeux de la nouvelle donne: la moitié des chefs d¹entreprise romands affirment encore qu'internet ne leur permettra pas d'accroître leur clientèle, alors que tout prouve le contraire. Il est vrai que la ménagère de cinquante ans ne surfe pas encore, mais les clients du web, qui dépensent des milliards online, sont d'une autre trempe: jeunes, urbains, cultivés, ils ont un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne. Aussi, et en dépit de l¹indolence helvétique, les initiatives fleurissent de partout. Dès le début du mois de juin, un joli centre commercial virtuel va voir le jour en Romandie: ClicknShop. Fruit de la foi et du labeur d¹une quinzaine de programmeurs et graphistes, ce ³cybermall² offrira à terme sous un même toit les vitrines de plusieurs dizaines de marchands. Une mascotte aidera les clients à retrouver leurs billes dans les allées de ce temple de la consommation. A en juger par la beauté, la stabilité et la simplicité de l¹interface, ClicknShop ne rebutera pas les novices du web, et c¹est précisément l¹objectif que s¹est fixé NODS, la société carougeoise qui a conçu la chose. ³Les clients pourront acheter dans différents magasins mais ne régleront qu¹une facture², s¹enthousiasme Camilla Koudriaev, chargée des relations publiques. ³Il importe de rassurer les gens, non seulement dans le domaine de la sécurité de payement, mais aussi et surtout sur le fait d¹acheter les marchandises sans les voir. Aux Etats-Unis, cela ne pose plus de problèmes. C¹est une question d¹habitude.² Outre-Atlantique, les particuliers emboîtent le pas aux marchands professionnels et se mettent depuis quelques mois à vendre sur le web tout ce qu¹ils trouvent dans leur garage. Le géant du cybercommerce, amazon.com, abrite depuis peu une vente aux enchères entre huit millions de particuliers. Le succès étourdissant de la chose devrait donner des idées au Romands. On attendra sans doute les deux ans réglementaires. Pascal Montjovent www.recyclables.ch www.clicknshop.ch auctions.amazon.com 2. encadrés Douanes Les marchandises achetées sur le web sont bien évidemment sujettes à la TVA. Les petits malins qui faisaient inscrire "gift" (cadeau) sur l'emballage de leur nouveau lecteur de DVD dans l'espoir d'échapper aux taxes douanières en sont pour leurs frais. On ne la fait plus aux douaniers, qui farfouillent dans un paquet sur trois, selon nos propres statistiques. Les colis non assujettis aux taxes vous parviennent avec la mention "exempté de droits de douane", accompagnés d'une facture de 17 francs 50. Comprenne qui peut. Interdits On trouve de tout sur internet, et les commandes des internautes traversent les frontières en paquets anonymes. Les plus dangereux sont les médicaments, qui sillonnent le globe à partir de quelques pays plus permissifs que d'autres. Les Pays-Bas abreuvent la planète de "smart drugs", ces substances qui sont censées vous rendre intelligent et dont la commercialisation en Suisse est interdite. Les pharmaciens s'en offusquent mais ne peuvent rien entreprendre, si ce n'est sensibiliser la population contre ce type d'automédication sauvage.
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