Les périls du “tout gratuit”

“It’s free. Click here.” Combien de fois avez-vous été sollicité de la sorte depuis le début de votre vie d’internaute? D’un autre côté, vous avez tressailli en découvrant les devis des sociétés de webdesign. 1500 fr. pour un forum supplémentaire? 300 fr. pour un Livre d’Or? Pourquoi ne pas vous laisser tenter par les forums gratuits de Delphi, le courrier gratuit de Hotmail, les mailing list gratuites de Coollist? Dans quelques jours, Namezero.com se propose même de payer à votre place votre nom de domaine en .com, .net ou.org.
La gratuité a pourtant un coût. Les récents déboires de Hotmail, qui a connu une panne de sécurité pendant quelques heures, a permi a tous les curieux de farfouiller dans le courrier des millions d’abonnés. Francemel, qui offre aussi une adresse gratuite “à vie”, a déjà changé deux fois d’identité. La dernière en date, netcourrier.com, oblige tous les inscrits à changer leur adresse e-mail. Et cela sans aucune lettre d’excuse. Après tout, le service est gratuit.
Petite liste des périls du web à zéro franc:
- pollution par la pub. Les hébergeurs gratuits vous imposent des bannières Tupperware, votre courrier est signé Budweiser, etc.
- interruption du service. Momentanée ou définitive, à tout moment, sans préavis.
- pas de garantie de confidentialité. Votre e-mail peut être utilisé à votre insu, ce qui mène directement au...
- junk mail. Les propositions de crédit pas cher, d’investissements juteux ou les concours de toutes sortes commencent à envahir vos boîtes aux lettres physiques et électroniques.
- concurrence. Vous installez un forum Delphi sur le site de votre PME. Vos visiteurs apprécient et s’inscrivent nombreux. Vos concurrents directs vont pouvoir subtiliser leurs adresses e-mail et leur envoyer un mailing de leur crû.
- absence de mise à jour. Les logiciels gratuits ou les sites de référencement “à l’oeil” dans les moteurs de recherche vieillissent très rapidement. Les concepteurs de ces programmes les laissent tourner des années sans se soucier du suivi.
- crash. Votre PC ne digère pas le petit programme de calcul des impôts que vous avez téléchargé sur un site de “freewares”? Vous devez dès lors réinitialiser votre disque et perdre deux mois de travail?
- hotlines déficientes. Ou excessivement chères. Vous avez un accès internet gratuit par Sunrise. Vous leur envoyez un e-mail pour demander s’il est possible de voir la homepage en français au lieu de devoir apprendre la langue de Goethe. Voici la réponse: “Nous sommes impatients de vous fournir une réponse dans les trois jours. En outre, nous avons besoin cependant de cahier des charges technique différent. Ils nous aident, si vous complétez en outre notre forme spécifique d’état d’ennui. Comme s’il vous plaît vous considérerez également notre FAQ’s, le nôtre des tipps et fraudes nôtre des info’s de technologie. Les meilleurs merci de votre compréhension”. Sunrise n’est bien sûr pas le seul à traiter ses affiliés non lucratifs par-dessus la jambe. D’autres, comme Diax, n’hésitent pas à facturer 2.13 fr. la minute pour leur assistance téléphonique. Chez Blue Window, il est presque impossible de parler à un humain.
Perte de temps, d’informations, d’énergie et de clients: le gratuit peut coûter cher. Réservez donc ces options pour vos besoins privés.


Pascal Montjovent


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