Cet article fait partie d'une collection d'enquêtes/interviews/chroniques de Pascal Montjovent parues dans divers médias et réunies ici suite à une demande "populaire".
Le sommaire se trouve ici: sommaire.
 
 

 

Universalis dépoussière le Savoir

 

 
 

Il est temps de l’avouer: jusqu’à une période encore très récente, les encyclopédies faisaient rimer “connaissance” avec “ennui”. Livres trop lourds, textes trop petits, trop élitistes, manque d’illustrations, rien n’était fait pour rendre le Savoir intéressant. L’apparition du CD-Rom a bouleversé la façon d’apprendre, mais ce n’est qu’aujour’hui que les encyclopédies “digitales” atteignent enfin leur maturité.
De toutes celles qui sont opportunément sorties pour Noël, deux se détachent clairement du lot: Universalis et Encarta.
La cinquième version de l’encyclopédie Universalis est un cadeau idéal. Car en plus de renfermer des dizaines de milliers d’articles signés par les meilleures plumes et les spécialistes les plus chevronnés, elle comporte à partir de maintenant 15’000 éléments multimédia. Des films et des photos bien entendu, mais aussi et surtout des expériences de labo que vous pouvez réaliser vous-même pour bien comprendre un phénomène, et des cartes mobiles qui vous expliquent par exemple les grandes invasions, les colonies ou les explorateurs de façon simple et précise. C’est bien simple: l’Universalis ne se contente pas de vous bombarder avec une tripotée d’informations, elle les met en perspective et vous apprend à apprendre. La navigation a été améliorée et devient si intuitive qu’elle tolère et corrige les fautes d’orthographe, ou propose des définitions sommaires de 100’000 mots rencontrés au gré de vos lectures (soit 40’000 de plus que dans le Petit Robert). Notez que la version DVD-ROM est plus copieuse en multimédia - certains films ne figurent pas dans la version CD-ROM - mais les deux produits sont très attractifs. Franchement, 419 francs pour cette pyramide de renseignements, c’est donné.

Encarta avait compris bien avant Universalis l’incroyable attrait du multimédia dans l’apprentissage du monde. Alors qu’Universalis s’adresse plutôt à un public déjà un brin cultivé, Encarta ratisse son public dans les écoles, et vise les 12-25 ans. Non pas que le produit ne vaille pas tripette ou soit bêtifiant, mais il met tellement l’accent sur les liens entre les divers domaines qu’il favorise le zapping et la superficialité. Cela dit, l’explication “encartienne” du mécanisme des marées rend le sujet tellement limpide qu’on en redemande volontiers. 250 francs bien investis.
Quelques outsiders sont opportunément apparus à la veille de Noël. Hachette 2000 réunit une collection de dictionnaires, mais son atlas est un peu confus. C’est aussi l’une des moins chères. Kléio (Larousse) concurrence directement Hachette. Son quiz de 4000 questions en fait toute l’originalité, mais le temps d’affichage de chaque requête décourage rapidement l’utilisateur.
Dans les encyclopédies spécialisées, notons l’extraordinaire “The Complete National Geographic”, qui contient sur 4 DVD-ROM tous les numéros des 100 ans du magazine. En anglais, of course. Cinemascope 2000, sorti par Canal+, met quant à lui fort généreusement en valeur 70 ans de cinéma, de 1929 à 1999. Dommage que le cinéma muet en soit exclu.

Pascal Montjovent

www.encyclopaedia-universalis.fr
www.hachette-multimedia.fr
www.microsoft.com/france/chezvous
www.kleio.net
www.tlc-edusoft.fr
www.cplus-multimedia.com