Les outils du webdesigner

(c’est en compressant qu’on devient webdesigner)

Avant de dresser le panorama des outils plus ou moins indispensables à quiconque voudrait se lancer dans la fabrication d’un site web, tordons le cou à un mythe: l’on entend de-ci de-là que les PC seraient plus performants que les Macintosh pour créer des pages et/ou des gros sites complexes. Rien n’est plus faux. Sans entrer dans une guerre de religion PC contre Macs, soulignons seulement qu’outre-atlantique, la majorité des grands sites est fabriquée sur Mac. Que ce soit pour le graphisme, le traitement des textes ou la mise en page spécifique au web (html), les Macintosh n’ont rien à envier aux PC les plus performants. Même le iMac dame le pion de bon nombre de grosses bestioles du monde PC lorsqu’il est question d’animer un logo ou de texturer un fond de page.
Il en va autrement des serveurs, qui hébergent les sites une fois terminés. Dans ce domaine, mieux vaut vous fier à des machines de type Windows NT ou Unix. cependant, les sites internet n’étant que très rarement fabriqués et hébergés sur la même machine, le “tout PC” ne s’impose donc pas le moins du monde.

un podium contrasté

Il fut un temps où les webdesigners concevaient leurs sites en entrant leur code html à la main, une tâche fastidieuse - source de beaucoup d’erreurs - qui les privait de mises en pages un tant soit peu sophistiquées. <img src="test.gif" width="156" height="500"> affichait par exemple l’image test (compressée au format gif) sur 156 pixels de large et sur 500 pixels de haut.
Aujourd’hui, quelques logiciels à la fois pointus et conviviaux facilitent la vie du commun de mortels. Les trois principaux proviennent de trois géants: Microsoft, Adobe et Macromedia.
La compagnie de Bill Gates a lancé FrontPage comme un produit à tout faire, capable d’envoyer des cookies (ces petits agents qui se souviennent de votre passage sur un site) ou d’effectuer des recherches à l’aide d’un moteur propre au site. Il en a résulté une véritable usine à gaz, qui génère un code html long comme un guerrier Masaï et des aberrations ou des redondances qui feraient frémir n’importe quel amateur de choses bien faites. De plus, il fait mouliner les serveurs sur lesquels ces sites sont installés - et, de fait, ralentit le trafic. A proscrire, donc. Ajoutons pour terminer que les sites conçus sur ce programme se ressemblent tous, tant “l’assistant” oriente les choix des novices vers des pages toutes faites - et très laides.
A ceux qui veulent commencer par un logiciel simple et très intuitif, il faut vivement conseiller PageMill, qu’Adobe a conçu comme un best-seller, ce qu’il est devenu: un enfant de quatre ans pourrait construire son site après dix minutes d’apprentissage. La dernière version inclut des améliorations qui en font un produit d’un excellent rapport qualité/prix.
Les mordus et autres amateurs de complications préféreront le Dreamweaver de MacroMedia, qui réclame une ou deux semaines de domestication mais qui récompense cette persévérance par une puissance et une manoeuvrabilité hors du commun.

corsets à images

Pour être complets, il nous faut encore passer par les programmes de traitement d’images. Sur Internet, le poids des pages et des images est crucial, aussi est-il indispensable de faire passer vos illustrations sous les fourches caudines d’un ImageReady (Adobe) ou d’un Fireworks (MacroMedia). Les amateurs de solutions gratuites iront butiner sur www.download.com ou www.tucows.com pour dénicher des freewares qui rempliront peu ou prou la même mission - à savoir réduire le nombre de couleurs et la définition d’une image pour la faire passer sous la barre des 40 Kilobytes. Un logo ne devrait pas excéder 5 ou 10 Kb. Les logiciels sus-nommés systématisent ces compressions, vous affichant les poids, mensurations et couleurs de chaque image, et vous autorisent toutes les tortures pixelloises imaginables. Votre site n’en sera que plus rapide, et vos internautes-visiteurs extrêmement reconnaissants.

Pascal Montjovent